Voyage dans les langues française et italienne

Pour être des vrais linguistes et traducteurs, il est préférable de connaître certains aspects culturels, historiques et littéraires qui concernent la langue française et italienne. Les origines linguistiques

L’italien et le français : deux langues néo-latines

Avant la chute de l’Empire Romain, la langue latine présentait des innovations lexicales et morphologiques qui précèdent la naissance des langues « vulgaires », c'est-à-dire les idiomes du « vulgo ». Vulg- s'oppose le plus souvent au latin classique (perspective diachronique) et à l'occasion à d'autres usages modernes (perspective synchronique) latins ou français. La marque vulg- a le sens global de "dénomination moderne courante", donc plutôt orale qu'écrite, populaire par opposition à une dénomination savante ou classique. Plus tard, au Moyen Âge, ces idiomes se transforment en langues nationales: les savants les appellent langues romanes, qui dérivent du romain, ou néo-latines. Les principales langues néo-latines sont l’italien, le français, l’espagnol, le portugais, le catalan et le roumain.

Les premiers documents écrits en italien et français

L’italien n’est pas du tout né de l’invention de certains personnages de la littératures florentine du XIV siècle, tel que Dante Alighieri, Pétrarque et Boccace. Mais ces hommes de lettres ont été capables d’élever la dignité littéraire du ‘vulgaire’, la langue utilisée par les gens et qui commençait à avoir une certaine tradition littéraire. Parmi les premiers textes en vulgaire, il y a un code du IX, une « Devinette » conservée au sein de la Bibliothèque Capitulaire de Verona.

La différence entre la langue et le dialecte tient seulement au statut politique ou historique que l'on donne à un idiome : reconnaissance de fait par le concile de Tours, reconnaissance de droit par les Serments de Strasbourg qui constatent la concordance, même relative, entre une entité politique, la France occidentale, et la langue des populations qui l'habitent. La césure est bien là, marquée par les Serments de Strasbourg considérés comme le premier texte jamais écrit en français. Ce français-là est fort éloigné du nôtre, mais sans doute pas plus incompréhensible que l'ancien ou le moyen français qui ont précédé un français « classique » (XVIIe) de plus en plus éloigné du nôtre.

Premier texte en vernaculaire : la partie française des serments de Strasbourg (842), préliminaires de la partition de l'empire de Charlemagne entre ses petits-fils.

Ancien français : ensemble des formes du français parlé et écrit entre le 9 et la fin du 13 siècle au nord de la Loire (opposition langue d'oy / langue d'oc). Série de dialectes oraux (picard, champenois, orléanais, wallon, lorrain, anglo-normand, normand, `francien', etc.) et de versions écrites dialectalisées (les écrits ne sont pas purement dialectaux, la majorité des formes peuvent être comprises dans les autres dialectes).

L’italien et le français : deux langues qui évoluent

Victor Hugo, au sujet de l'évolution des langues affirmait: "La langue française n'est point fixée et ne se fixera point".

La langue écrite résiste généralement mieux que la langue parlée à l'évolution de l'usage. Derrière elle, il y a le poids de toute une tradition littéraire. Mais cela ne signifie pas que notre manière d'écrire soit à jamais figée. Voici quelques tendances qui le démontrent:

Accents, capitale et majuscules

Il faut faire la distinction entre majuscules (au début d'un nom propre, au début d'une phrase) et capitales (utilisation de majuscules dans tout le mot). « Jean-Pierre » contient deux majuscules, « BRUXELLES » est écrit en capitales. On rencontre souvent « PATISSERIE » au lieu de « PÂTISSERIE », « DEPOT » au lieu de « DÉPÔT ».

Les Académies: L’ ‘Accademia della Crusca’ et l’Académie Française

Académie : Société d'études scientifiques, littéraires ou artistiques soit privée (p. ex. académie d'histoire), soit possédant un statut officiel (Académie française).

Accademia della Crusca

L’Accademia della Crusca est une association culturelle qui rassemble des savants et des experts de la linguistique et de la philologie italiennes. Elle comprend 15 membres, choisis par cooptation, dont six au moins doivent résider à Florence, où elle a son siège dans la villa Medicea di Castello. L' Académie de la Crusca, qui n’avait pas à l’origine le caractère officiel de l’Académie française, est sans aucun doute la plus prestigieuse association linguistique italienne.

Créée à Florence en 1583, elle s’est toujours distinguée pour son engagement indéfectible à maintenir la pureté originale de la langue italienne. Ses fondateurs, cinq membres de l’Académie de Florence (Accademia fiorentina) s’étaient donnés pour but de séparer les impuretés (la crusca désigne en italien le son, enveloppe du blé) de la fine fleur de la langue. Cela consistait à donner la primauté au toscan, la langue vulgaire de Florence, telle qu’elle avait été modelée par les grands auteurs du XIVe siècle, notamment Pétrarque et Boccace choisis comme modèles.

L’activité actuelle de l’Académie de la Crusca est orientée aujourd’hui vers des études de philologie et parmi ses actions prioritaires figure la promotion d’une Europe plurilingue, qui vise à défendre le maintien d’un plurilinguisme effectif en Europe sur la base des langues nationales officielles

Liens conseillés

Académie Française

L’Académie Française fut fondée en 1635 par le cardinal de Richelieu.

Les statuts et règlements visés par le Cardinal, avec les lettres patentes signées en 1635 par Louis XIII et enregistrées par le Parlement en 1637, consacrèrent le caractère officiel d’une compagnie de lettrés, qui se réunissaient auparavant de manière informelle.

La mission qui lui fut assignée dès l’origine était de fixer la langue française, de lui donner des règles, de la rendre pure et compréhensible par tous. Elle devait dans cet esprit commencer par composer un dictionnaire.

Les membres originaux étaient des savants tels que Voltaire, Montesquieu, Hugo o Chateaubriand.

Site officiel : http://www.academie-francaise.fr/